Extraits de l’interview de Sigourney Weaver – Los Angeles Times – 10 janvier 2000

Comme dans « Oh mon Dieu, je me dénoue » (parlant du changement radical dans sa vie d’actrice suite aux cours qu’elle a pris à l’époque de son rôle dans « La Jeune fille et la Mort »), ou « Oh mon Dieu, je ne savais jamais ce qui allait se passer après. » (à propos du rôle d’Alice dans son nouveau film « Une Carte du Monde » et « Oh mon Dieu, je ne veux pas tant de chaos » (se rappelant sa résistance passée au free-form jazz : qu’elle a, depuis, appris à aimer). Il n’existe plus de barrières à la qualité de son jeu aujourd’hui, qu’elle joue l’émotion ou éclate de rire, même dans des rôles plus retenus comme dans « The Ice Storm. » Elle accorde le bénéfice de cette nouvelle façon de faire à un processus qui a commencé après que Roman Polanski l’ait présentée à l’un des meilleurs coach, Jack Waltzer, à Paris en 1993.

« Je n’avais jamais vraiment appris grand chose dans un cours d’art dramatique. Tout était fondé sur le jeu représentatif plutôt que sur le jeu vrai. Le jeu vrai vient d’ici dit-elle en posant sa paume sur sa poitrine. « Pas d’ici.  » Elle montre sa tête.

« J’avais l’habitude de penser que je devais toujours faire ce que ma stupide tête me disait de faire. Je ne le faisait pas réellement. Je me suis toujours rebellé contre cela. Je sentais que je développais une nouvelle technique à chaque nouveau rôle. Jack m’a aidé à découvrir quelle sorte d’actrice je suis. Ainsi, je suis à nouveau tombée amoureuse de mon métier et de l’idée de s’intégrer dans une autre vie, et de raconter l’histoire à tout le monde.

« Maintenant, je n’ai même plus besoin d’y penser,  » ajoute Weaver, qui a eu 50 ans en octobre mais qui semble avoir au moins 15 ans de moins à l’écran. « Vous faites seulement votre travail à l’avance et vous le vivez comme si cela vous arrivait à vous. Vous vous y abandonnez ». Elle compare le fait de jouer Alice dans « Une Carte du Monde » à écouter du jazz, un type de musique qui l’effrayait auparavant. Maintenant, dit-elle, elle aime son anarchie.

« Le jazz m’intimidait quand la musique sortait. C’était comme, « Mon Dieu, je ne veux pas tant de chaos. » Maintenant, quand nous allons voir des gens jouer du jazz, c’est le meilleur type de travail parce qu’on est tout simplement dans l’instant. C’est tellement présent que vous n’avez besoin de ne rien faire, seulement vous détendre et d’être là, et de vous laisser emporter par ce qui se passe..

« Jouer Alice c’était pareil. Je ne savais jamais ce qui allait se passer, c’étais comme si j’avais des ailes. »